En rupture depuis 2023, les spécialités Ozempic, Victoza et Trulicity sont à nouveau disponibles pour les initiations de traitement – mais en petites quantités et selon certaines règles. Synthèse des recos de l’ANSM.

L’augmentation de la demande mondiale d’analogues du GLP- 1, utilisés dans le traitement du diabète de type 2 et de plus en plus dans celui de l’obésité, engendre des tensions d’approvisionnement voire des ruptures de stock depuis plusieurs mois.

En 2023, dans ce contexte de tensions pour les spécialités Ozempic (sémaglutide), Trulicity (dulaglutide) et Victoza (liraglutide), l’ANSM avait recommandé aux praticiens de suspendre les initiations de traitement, donc de réserver ces spécialités aux patients déjà sous traitement, pour permettre la continuité des soins.

Ces trois médicaments n’ont l’AMM en France que pour le traitement du diabète de type 2. Toute utilisation en dehors de cette indication, notamment pour la perte de poids, est considérée comme un mésusage (pour rappel, d’autres spécialités contenant des aGLP- 1, comme Saxenda [liraglutide] et Wegovy [sémaglutide], sont indiquées dans certains cas d’obésité).

Reprise d’approvisionnement

L’ANSM avait annoncé une reprise progressive de l’approvisionnement dès début septembre pour les dosages d’Ozempic 0,25 mg et de Victoza 6 mg/mL

Elle vient d’annoncer que l’approvisionnement de Trulicity reprendra au cours du mois d’octobre (dosages 0,75 mg, 1,5 mg, 3 mg et 4,5 mg).

Une limitation des stocks (contingentement quantitatif) est toujours en vigueur afin d’éviter de nouvelles ruptures. Les quantités limitées ne permettent donc pas de couvrir l’ensemble de la demande, mais les initiations de traitement peuvent reprendre progressivement, conformément aux recommandations ci-dessous :

  • prescription réservée aux patients diabétiques de type 2 ayant une maladie athéromateuse avérée, c’est-à-dire avec un antécédent d’événement vasculaire (infarctus du myocarde, accident vasculaire cérébral ischémique, revascularisation, amputation en lien avec une ischémie…), ou une lésion athéromateuse significative (sténose de plus de 50 % sur une coronaire, une carotide ou une artère des membres inférieurs ; angor instable/ischémie myocardique silencieuse avec atteinte documentée par imagerie ou test fonctionnel ; claudication intermittente avec index de pression systolique inférieur à 0,9) ;
  • en cas d’indisponibilité des aGLP- 1, prescrire à ces patients des inhibiteurs du SGLT2 (iSGLT2), comme préconisé par la Société francophone du diabète, en tenant compte du profil clinique, des préférences du patient et de la tolérance à ces médicaments (préférer un iSGLT2 notamment en cas d’insuffisance cardiaque et/ou de maladie rénale chronique associée) ;
  • le recours à une autre classe d’antidiabétiques est à privilégier pour les patients sans antécédent cardiovasculaire ischémique (prévention primaire), selon le profil du patient (inhibiteurs de la DPP4 ou iSGLT2) ;
  • pour les renouvellements de traitement par Victoza et Ozempic : il n’est pas nécessaire de modifier le traitement habituel des patients.

Dans cet article

Ce contenu est exclusivement réservé aux abonnés